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Lieu : Genève, Switzerland

lundi, mai 24, 2010

Alicia Keys - "The Freedom Tour" Review



Au mois de février dernier, la new-yorkaise a donné le coup d’envoi de sa dernière tournée à Ottawa au Canada. Après l’Amérique du Nord, « The Freedom Tour » a entamé son étape européenne à Lisbonne au Portugal le 29 avril 2010. Lundi soir dernier, Alicia Keys s’est arrêtée au Hallenstadium de Zurich pour le plus grand plaisir de son public suisse.

Lors de ses précédentes tournées, Alicia Keys offrait des performances axées sur ses talents de pianistes et ponctuées d’interludes où ses danseurs (et parfois elle-même) apportaient la touche hip-hop qui reflétait l’équilibre des genres musicaux présents dans ses albums. « The Freedom Tour » incarne, quant à lui, le virage musical et scénique qu’a pris Alicia Keys. Beaucoup moins soul et plus inspirée de la pop des années 80, la performance donnée à l’Hallenstadium dévoile une chanteuse qui semble se chercher.

C’est sur une vidéo projetant des images de guerre, de révolte, de bombe et de misère que le concert est lancé. Alicia Keys apparaît alors à l’écran, donne un discours où elle condamne le manque de confiance qui règne autour de nous ; le monde nous pousse à oublier nos rêves, Alicia Keys nous pousse à y croire, lance un appel à la liberté, au rêve, au courage d’assumer ces rêves et nous invite à trouver « The Element of Freedom » (ndlr : le nom de son album qui signifie « l’élément de la liberté »).

Le discours finit, l’écran disparaît pour laisser apparaître Alicia Keys, enfermée dans une cage chantant le titre « Caged Bird » de son premier album, « Songs in A Minor ». Ce n’est qu’à la fin du deuxième morceau, « Love is Blind » qu’elle sort de la cage pour jouer « You Don’t Know My Name » et une nouvelle version de « Fallin’ ». D’habitude, c’est derrière son piano qu’Alicia Keys donne une performance pleine de soul et d’émotions de ce morceau. Cette fois-ci c’est derrière un clavier aux sonorités électriques qu’elle a joué une version épurée et plus expérimentale de ce titre.

Durant le reste du concert, Alicia Keys a offert une sélection de titres variée, issus de ces quatre albums studio et a également repris le très rock « Another Way to Die » (duo avec Jack White des White Stripes sorti en 2008 pour la bande originale du dernier James Bond). Tantôt derrière son piano donnant des interprétations intimistes de ses compositions (on retiendra d’ailleurs l’émotion dégagée sur « Pray for forgiveness »), Alicia Keys a surtout donné une performance axée plus sur la mise en scène que sur la spontanéité et l’improvisation musicale. Néanmoins, le piano n’est jamais loi. Qu’il soit électrique ou à queue ou qu’il ait des sonorités classiques ou expérimentales, l’instrument clé de l’artiste est une pièce centrale de sa carrière et malgré le fait qu’il soit moins présent sur cette tournée que sur les précédentes, il revient toujours sur le devant de la scène. En effet, après les démonstrations de danses et les mises en scène du début du concert, Alicia Keys prend place au piano pour offrir un final digne de ses habitudes ; après « If I Ain’t Got You » et « No One », l’artiste revient pour un rappel rendant hommage à sa ville natale, New York, avec « Empire State of Mind (Part II – Broken Down).

En somme, un show à l’Américaine bien rodé qui a ravi les fans du genre et qui a quelque peu déçu les amateurs de l’Alicia Keys qu’on a découvert en 2001 avec son premier tube, « Fallin’ » et qui auraient aimé voir une performance plus simpliste, loin des dictas des performances trop bien rodées que les stars américaines ont l’habitude de donner. Cette tournée semble donc marquer un tournant dans la carrière de la New-Yorkaise. Sans pour autant perdre la qualité musicale de la performance, Alicia Keys semble désormais vouloir offrir à son public un spectacle alliant émotion, danse et mise en scène et digne des plus grandes performeuses du genre.

Article publié sur reprezent.ch

William White - Interview

Interview de William White après son concert au Chat Noir de Genève :


A l’issu du concert «unplugged» au Chat Noir (24.4.), William White a accepté de jouer le jeu de l’interview pour students.ch.

Students.ch: Tu avais l’air de vraiment apprécier d’être sur la scène du Chat Noir ce soir?
William White:
C’était marrant aujourd’hui. C’est un endroit où il est difficile de jouer quand il est aussi plein car les chansons sont absorbées par le public and mon ingénieur du son a passé son temps à faire des ajustements pour que le son soit bon. Mais, les gens étaient vraiment actifs donc c’était sympa.


Tu as l’habitude de jouer en suisse allemande. Est-ce que tu voies une différence entre jouer là-bas et en suisse romande?

Oui, il y a des différences mais rien de mauvais. Je suis plus connu en suisse allemande et je peux mieux m’y organiser car j’y vis. Je ne sais jamais à quoi m’attendre quand je viens jouer en suisse romande. C’est ça la différence principale. Je ne sais pas qui va venir ou non. Parfois il ne se passe rien en suisse romande et tout le monde vient et parfois il se passe tellement de choses que personne ne vient. On ne sait jamais. Par exemple, on était vraiment surpris ce soir. On était censé mettre des chaises et des tables dans la salle, mais il y a eu tellement de monde qu’on n’a pas pu. Je ne me plains pas, c’est super. Je suis heureux d’avoir des fans ici, ce sont des bons fans.

En 2006, tu as joué en première partie de Ben Harper, qui est un artiste auquel on vous compare souvent. Que représente ce genre de comparaison et d’événement pour toi?

Cela ne me dérange pas que les gens critiquent, décrivent ou mettent des mots sur qui je suis, car cela fait parti de leur job. Je ne me comparais à personne d’autre. J’aime la musique de Ben Harper. Soyons claire, être comparé à lui n’est pas une insulte pour moi. Mais, parfois c’est un problème quand les gens ne font que vous comparer et ne cherchent pas à savoir qui vous êtes. Mais sinon, ce que les gens disent ne me dérange pas.

Quelles sont tes inspirations?

Les gens, nous. Je me soucie des gens, de nous. Je pense que nous faisons pleins de choses stupides, je pense qu’on est dirigé dans des endroits où on ne veut pas aller. On n’écoute pas ce qu’on dit à nos propre enfants ou à nous même, on n’écoute rien d’autre que les politiciens, la télé, de la merde. C’est pour cela que nous, les gens, m’inspirent. Notre stupidité m’inspire. Et, oui, c’est comme cela que je l’appel, si quelqu’un se sens insulté, qu’il se sent libre de m’écrire une lettre. Notre avidité aussi. J’en suis dégouté d’ailleurs. J’aimerais pouvoir quitter cette planète, voilà ce que j’en pense. J’essaie de ne pas le dire si négativement, mais c’est ce que j’essaie de dire aux gens ; je ne peux plus supporter cela. Voilà mon inspiration.


Tu essaies donc de le mettre sous une forme positive?

J’essaie de faire en sorte que le cerveau des gens pense à tout cela. « Let it sink in », pour moi, c’est le fait de laisser entrer ses problèmes, connaître ce qu’il se passe, changer, faire quelque chose. On paie les gens pour prendre soins de nous, on paie les politiciens, les villes, les gouvernements, on doit donc faire en sorte de leur faire faire ce que nous voulons qu’ils fassent et non ce que eux veulent. Cela peut sonner faux, mais le bonheur et la paix sont une grande partie de cela. Le bonheur et la paix nous font penser. J’essaie donc d’apporter le bonheur et la paix pour leur dire de se réveiller. C’est leur monde, leur rêve après tout.


Merci beaucoup de nous avoir consacré ces quelques minutes.

De rien, j’espère que tu as pu avoir réponse à toutes tes questions.


Article publié sur students.ch

Pour la review du concert, c'est par ici

William White - Live at Le Chat Noit (review)

Le Chat Noir est un des lieux mythiques genevois qui a l’habitude, depuis 1985, d’offrir des concerts de qualités à son public. Vendredi soir, c’est la révélation suisse-allemande William White qui a investi les lieux pour présenter une version « unplugged » de son dernier album.



C’est devant une salle comble que William White a donné son concert. Tout d’abord uniquement accompagné par sa guitare qu’il a comparé à une femme en soulignant que toutes les deux étaient si délicates que si les choses n’étaient pas réglées à la perfection, rien ne fonctionnait, William White a offert au public genevois une chanson exclusive n’apparaissant sur aucun de ces albums. Dès les premières notes, la salle fut saisie par la voix folk du natif de la Barbade. L’émotion transmise par ses textes a suffit à faire taire un public parfois trop bruyant dans une salle et un set demandant le silence pour s’apprécier au mieux.

Ensuite rejoint par un trio basse, guitare-électrique et batterie, la performance de la formation s’est contrastée de la première partie du concert par son côté plus rythmée, oscillant entre le reggae, la soul, la folk et des sonorités plus rock. Reprenant les classiques du musicien tel que « Let is sink in », « The Rock », « Peace », sans oublier le titre ayant révélé l’artiste, « Rain », c’est sur « Can’t stop loving you » que William White a marqué les esprits. Joignant le public à sa musique en tant que chœur, il a su recréer la couleur soul du morceau dans l’intimiste salle du Chat Noir.

La performance de William White fût un set doux et puissant à la fois, ponctué d’humour et de textes poignants. Sensible à l’envie du public de voir la musique continuer sa route, le groupe est revenu à deux reprises sur scène. C’est donc un concert sans fausses notes (mise à part les quelques problèmes techniques dû à l’acoustique de la salle) que le public du Chat Noir a eu l’occasion de voir et dont on ne manquera pas la prochaine date à Genève, le 29 juillet 2010 dans le cadre des Fêtes de Genève.

Article publié sur students.ch

Pour l'interview que William White m'a gentillement accordé c'est par ici

Mos Def - Live in Lausanne Review

Oui, oui, ça date du mois dernier, je sais ! Mais mieux vaut tard que jamais :)


Jeudi soir, le rappeur américain Mos Def s’est produit au D ! Club de Lausanne. En une heure et quart de concert, il a cassé les stéréotypes du Hip Hop pour montrer l’innovation dont le genre musical était capable. Retour sur un concert hors normes.

20h30, ouverture des portes du D! Club. La foule attendant depuis environ une heure peut enfin pénétrer là où s’annonce un concert exceptionnel. Ce soir, c’est Mos Def qui prend possession de la scène du club lausannois dans le cadre de sa tournée «The Ecstatic Tour». Le natif de Brooklyn est considéré par les connaisseurs du genre comme une des plus grandes pointures du Hip Hop. Il a marqué l’histoire du mouvement musical avec ses albums en solo «Black on both sides», «The New Danger» et, surtout, grâce à sa collaboration avec Talib Kweli sur l’album «Mos Def and Talib Kweli are Blackstar». Ce soir, c’est son nouvel album «Ecstatic», sorti l’an dernier en Suisse, que Mos Def vient présenter.

Le concert, initialement prévu aux alentours de 21h, commence après 1h30 de retard provoquant une certaine irritation du public qui fût oubliée dès l’arrivée de Mos Def sur scène. De «Twilite Speedball» à «Wahid» en passant par «The Embassy», le producteur et rappeur a joué une sélection des morceaux de son dernier album durant la première partie de son concert. La deuxième partie de sa performance fût marquée par la reprise des classiques de son répertoire, comme «Ms. Fat Booty» ou encore «Umi Says», et par les hommages; tout d’abord, au rappeur Guru qui est décédé la semaine de la venue de Mos Def à Lausanne. Puis, sur «History», le natif de Brooklyn a fait un clin d’œil à son complice du duo Blackstar, Talib Kweli. C’est d’ailleurs, à l’étonnement et au grand regret des fans, la seule touche du duo que le public lausannois aura l’occasion d’entendre ce soir là. Avant de laisser la place à ses deux DJs et de nous montrer ses talents de danseurs, Mos Def a prit possession de la batterie pour nous jouer la performance la plus marquante de son concert. Terminant son concert sur une touche de douceur, Mos Def a saisi les roses dispersées sur la scène faisant office de décors pour les distribuer à l’audience féminine de la salle au son de «Roses», duo de son dernier album accueillant la remarquable voix de Georgia Anne Muldrow.

En définitive, Mos Def a allié avec finesse les genres en mélangeant interludes soul et funk à aux morceaux de son répertoire. Parfois trop tenté de laisser ses deux DJs jouer les classiques de la musique soul samplés dans ses morceaux, en appelant le public à les fredonner avec lui, Mos Def, au final, a donné une intéressante performance se situant loin des concerts de hip hop traditionnels et donnant une autre dimension au genre, à l’image de son dernier album «The Ecstatic». Les assidus auront été déçus par la performance qu’ils pourraient qualifier d’anticonventionnel alors que d’autres auront apprécié l’envie de sortir des sentiers battus de Mos Def.

Article publié sur students.ch